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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/252

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sa vie, l’encerclaient déjà de toutes leurs branches, de toutes leurs lianes ! Contre eux il se sentait sans défense, car il n’avait plus d’argent !

Ses amis, ses compagnons de fête ? leurs figures, déjà presque invisibles, fuyaient de son souvenir. C’était justice : il ne pouvait plus être des leurs ! Et maintenant que sa vie de plaisir se refusait à lui, comment, par quoi la remplacerait-il ? Plus de chiens, plus de chevaux, plus d’équipages, plus rien de ce qu’on peut avoir ! plus rien que des jours inutilisables ! Que la vie allât plus loin, toujours, entraînant les êtres dans son tourbillon, sa vie à lui s’arrêtait là, au pied de ce mur, près de cette vieille statue dont le moignon tendait un fer tordu et rouillé.

Il se rappelait les paroles de son père, à la Croix Verte ! eh !… son père ! Mais son pauvre père n’était qu’un simple, presque un paysan ! Il n’était jamais sorti de ses bois, un nuage faisait son bonheur !

« Regarde ton pays, Anthime. »

Mais son pays, c’étaient tous les hobereaux de la région, toutes les familles de Poitiers, qui