Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/271

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Il faisait nuit dans l’écurie quand la cloche sonna le dîner.

Lentement, comme s’il ne reprenait conscience de ses membres que de l’un après l’autre, Anthime se leva, et, d’abord, resta sur place, étourdi.

Il venait de passer là, en proie au noir essaim de ses obsessions, quelques terribles heures : Célestin ! Estelle !… puis encore et toujours, ç’avait été le taraudage de son dénuement sans retour, la nausée de son existence tarie ; regrets cuisants du passé, angoisse de l’avenir, tout cela se confondait dans une même douleur, douleur physique presque autant que morale : il n’était