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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/55

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sonner les pierres, « plac-ploc », le petit cheval blanc dans l’ombre, balançait son cou, balançait sa croupe, balançait ses sacs.

Et comme ils arrivaient :

« Nous pourrions p’t’être bien, dit Suire, trinquer au logis ? »

Le moulin, juché sur une éminence au milieu des arbres, dominait toute la forêt de ses ailes qui, repliées, immobiles, dessinaient dans le ciel une grande croix.

« Regardez, dit Suire, il y a longtemps, notre monsieur, que vous n’étiez venu chez nous ! »

Et il indiquait des constructions, poulaillers, pigeonniers, hangars, massées en contrebas du moulin.

« Hein ?… c’est moi qui ai bâti tout cela !

– Ces murs ?

– Bien sûr, ces murs ! tous ces murs-là, avec de la pierre, de la terre et de la paille, il n’en faut pas plus… mais voyez-moi, ici, ces cailloux… il y a là une carrière… je viens de l’acheter : deux cents francs… j’ai donné cinquante