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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/66

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Ce coin de la cheminée, c’était encore la campagne !… La vieille horloge, peinte et fleurie comme une idole hindoue, avec son hublot où repassait l’éclair du balancier, les vieux bougeoirs de cuivre, cabossés et faussés, les trois fusils suspendus au mur, tous ces objets lui retenaient un peu de son affection, exprimaient à son regard la poésie de la chose qui n’est pas bien loin d’avoir une âme, et une âme qui s’use à notre service…

Il y avait aussi, qui l’intéressait, collée au-dessus de l’âtre et noircie de fumée, une image représentant un épisode du passage de la Bérézina, une compagnie de voltigeurs assaillie par des cosaques et commandée par un jeune officier qui avait dans l’expression quelque chose d’Anthime !

Ce soir, il restait plus longtemps que de coutume à regarder les fagots et la vieille pendule, car probablement sa femme allait lui parler de l’ormeau, démontrer combien on avait eu raison de faire disparaître un arbre qui lui enlevait toute la lumière de sa chambre ; et lui ne se