Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/79

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« Loin des ruches onctueuses, le lézard au dos rugueux et tacheté, et les mésanges, et entre autres oiseaux, Procné qui porte sur sa poitrine l’empreinte de ses mains sanglantes. »

Et puis, ses classes achevées, son violon l’avait suivi au Petit-Fougeray, aimé comme le compagnon des seules heures ensoleillées de sa longue réclusion.

L’absence avait duré quinze ans ; son père et sa mère étaient morts.

Alors il réintégrait le vieux domaine désert ; il retrouvait le pays de ses souvenirs d’enfance, les petits prés enclos de haies, où paissaient les jeunes taureaux, les chemins perdus dans la nuit des vieux têtards, la Charvinière aux champs de colzas jaunes à perte de vue. Ce fut dans sa vie grande fête, et le violon chanta.

Il chantait, le soir, au retour des longues marches dans la campagne, après les siestes d’été, dans les foins, parmi les cigales.

Et la musique que jouait ainsi l’élève de M. Crouillebois – sa vieille méthode composant à elle seule toute sa bibliothèque musicale –