Aller au contenu

Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
DU FEU.

L’abſence du Feu n’eſt pas la ſeule cauſe de la congélation. Il ſemble par toutes les circonſtances qui accompagnent cette troiſiéme eſpece de froid, qu’il ne peut être attribué à la ſeule abſence du Feu ; & qu’il faut en chercher une autre cauſe dans la Nature.

Preuves.

1o. Le Feu raréfie tous les corps qu’il pénetre, & augmente par conſéquent leur volume : Donc ſi la glace n’étoit cauſée que par l’abſence du Feu, elle ſeroit de l’eau contractée, & elle devroit être ſpécifiquement plus péſante que l’eau ; mais il arrive tout le contraire, l’eau augmente ſon volume par la congélation, environ dans la proportion de 8 à 9, & elle l’augmente d’autant plus que le froid eſt plus grand, & qu’elle devroit être plus contractée : Donc la glace n’eſt pas cauſée par l’abſence du Feu ſeulement.

2o. Cette augmentation de volume de l’eau glacée, ne peut être attribuée aux bulles que l’air qui s’échappe de ſes pores, éleve dans ſa ſubſtance ; car de l’eau purgée d’air, avec tout le ſoin poſſible, ſe gele ſans faire paroître aucune de ces bulles, & cependant ſon volume augmente.

3o. Le Feu étant le principe du mouve-