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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/12

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DE LA NATURE

lieuës de plus ne pouvant faire perdre aux rayons une vertu qu’ils conſervent pendant 33 millions de lieuës ; peut-être cet effet doit-il être attribué à la nature particuliére du corps de la Lune, & peut-être les Satellites de Jupiter & de Saturne donnent-ils quelque chaleur à ces Planetes, quoique notre Lune ne nous en donne point.

Les rayons échauffent d’autant moins que l’on monte plus au-deſſus de l’Atmoſphere, quoiqu’ils y donnent la même lumiere que près de la ſurface de la Terre ; cependant ils ſont plus purs en haut où l’Atmoſphere eſt plus leger : donc la chaleur n’eſt pas eſſentielle au Feu élémentaire.

L’eau n’éteint point les Vers luiſans. Les Dails & les Vers luiſans ſont lumineux ſans donner aucune chaleur, & l’eau n’éteint point leur lumiére. M. de Réaumur rapporte même que l’eau fait revivre la lumiére des Dails, loin de l’éteindre ; je l’ai vérifié ſur des Vers luiſans, j’en ai plongé dans de l’eau très-froide, & leur lumiére n’a point été alterée.

Il ſembleroit par ces expériences que l’eau n’a d’action que ſur la propriété du Feu que nous appellons chaleur, puiſqu’elle détruit la