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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/23

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DU FEU.

III.

Si le mouvement produit le Feu.

Le mouvement ne produit point le Feu. 1o. Si le Feu étoit le réſultat du mouvement, tout mouvement violent produiroit du feu, mais des vents très-forts, comme le vent d’Eſt ou du Nord, loin de produire l’inflammation de l’air & de l’atmoſphere qu’ils agitent, produiſent au contraire un froid dont toute la Nature ſe reſſent, & qui eſt ſouvent funeſte aux animaux, & aux biens de la terre.

2o. Nous avons dans la Chimie des fermentations qui font baiſſer le Thermometre, il eſt vrai que dans ces fermentations, les parties ignées s’évaporent, puiſque la vapeur que le mêlange éxhale eſt chaude, ainſi ces fermentations mêmes ſont cauſées par le Feu qui ſe retire des pores des liqueurs, mais il n’en eſt pas moins vrai que la quantité de Feu eſt diminuée dans les corps qui fermentent, & dont les parties ſont cependant dans un mouvement très-violent : donc le mouvement de ces liqueurs les a privé du Feu qu’elles contenoient, loin d’en avoir produit.