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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/54

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DE LA NATURE

comment l’air pourroit-il leur ôter la chaleur qu’elles acquiérent en bouillant, ſi le Feu par lui-même ne tendoit à rétablir l’équilibre entre tous les corps, dès que la cauſe qui l’avoit rompu, vient à ceſſer ? Les corps ſe refroidiſſent également dans le Vuide de Boyle, & dans l’Air ; or ſi le Feu ne tendoit pas à l’équilibre, les corps une fois échauffés devroient conſerver plus de particules de Feu dans le Vuide que dans l’Air.

6o. Le même Feu qui fond l’Or & les Pierres au foyer du Miroir ardent, répand dans l’air une chaleur qui nous eſt à peine ſenſible, parce que l’air ne s’oppoſe pas à l’équilibre du Feu comme l’Or & les autres corps, qui, par leur ſolidité, le retiennent quelque tems dans leurs pores. C’eſt encore pourquoi le Feu du Soleil raréfie l’air ſupérieur ſans l’échauffer ſenſiblement, car la preſſion de l’atmoſphere n’oppoſant plus ſa réſiſtance au Feu, il s’étend ſans obſtacle, & n’eſt plus raſſemblé en aſſez grande quantité, pour que nous nous appercevions de ſa chaleur ; la néceſſité de cette preſſion de l’atmoſphere, pour la chaleur du Feu, ſe fait voir ſenſiblement dans l’Eau, qui acquiert