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XI


De Saint-Ouen, pour traverser l’eau
On ne se rendait qu’en bateau ;
Depuis, le pont Vernier existe !
— C’est monumental mais c’est triste.
Et pour moi, peintre, c’est moins beau.

Sous le prétexte de l’utile,
Bientôt on transformera l’île :
On y bâtira des quartiers.
Plus de foins, plus de peupliers…
Un théâtre de vaudeville !

Puisse-t-on, avant ce progrès,
La photographier… Exprès
Pour que l’on puisse un jour voir comme
Tout change par l’œuvre de l’homme.
— L’île ancienne aura mes regrets ;

Non les vôtres, mesdemoiselles ;
Je vous annonce les nouvelles
Que m’a dîtes mon petit doigt :
Il paraîtrait que cet endroit
Fera tourner bien des cervelles !

D’immenses bals resplendiront
Par le fait des maîtres du pont ;
Ils vont créer là des merveilles,
Et des fanfares sans pareilles
Jusqu’à Paris retentiront !