Page:Chénier - Œuvres complètes, éd. Latouche, 1819.djvu/277

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XIV.


Ô peuple deux fois né ! peuple vieux et nouveau !
Tronc rajeuni par les années !
phénix sorti vivant des cendres du tombeau !
Et vous aussi, salut, vous porteurs du flambeau
Qui nous montra nos destinées !
Paris vous tend les bras, enfans de notre choix !
Pères d’un peuple ! architectes des lois !
Vous qui savez fonder, d’une main ferme et sûre,
Pour l’homme un code solennel,
Sur tous ses premiers droits, sa charte, antique et pure ;
Ses droits sacrés, nés avec la nature,
Contemporains de l’Éternel.
Vous avez tout dompté. Nul joug ne vous arrête.
Tout obstacle est mort sous vos coups.
Vous voilà montés sur le faîte.
Soyez prompts à fléchir sous vos devoirs jaloux.
Bienfaiteurs, il vous reste un grand compte à nous rendre.
II vous reste à borner et les autres et vous ;
Il vous reste à savoir descendre.


XV.

Vos cœurs sont citoyens. Je le veux. Toutefois
Vous pouvez tout. Vous êtes hommes.
Hommes, d’un homme libre écoutez donc la voix.
Ne craignez plus que vous, magistrats, peuples, rois,
Citoyens, tous tant que nous sommes,