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SUR LA VIE ET LES OUVRAGES D’ANDRÉ CHÉNIER.


L’ÉCRIVAIN dont nous publions pour la première fois les ouvrages, n’avait laissé dans le souvenir de quelques amis des Muses qu’un nom promis à la célébrité, et une gloire moins fondée sur des titres que sur des regrets. Son talent n’était attesté que par quelques fragmens du genre de l’Élégie ; mais ses vers étaient empreints de tant de grâce, ils avaient un tel parfum du génie antique, qu’il semblait que la mémoire des gens de goût et la tradition du plaisir qu’on éprouvait à les connaître, dût, sans les circonstances qui nous ont livré ses autres essais, remplacer pour lui les honneurs des éditions successives.

Peut-être fallait-il laisser à ce poète, à la fois inconnu et célèbre, le prestige de sa destinée : peut-être y a-t-il quelque chose d’irréligieux à