Page:Chénier - Œuvres complètes, éd. Latouche, 1819.djvu/98

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L’or du bélier divin, présent de Néphélé,
Téméraire nageur qui fit périr Hellé !


FILLE du vieux pasteur, qui d’une main agile
Le soir emplis de lait trente vases d’argile,
Crains la génisse pourpre, au farouche regard,
Qui marche toujours seule et qui paît à l’écart.
Libre, elle lutte et fuit intraitable et rebelle ;
Tu ne presseras point sa féconde mamelle,
À moins qu’avec adresse un de ses pieds lié
Sous un cuir souple et lent ne demeure plié.


(TIRÉ DE MOSCHUS.)


Nouveau cultivateur, armé d’un aiguillon
L’Amour guide le soc et trace le sillon ;
Il presse sous le joug les taureaux qu’il enchaîne.
Son bras porte le grain qu’il sème dans la plaine.
Levant le front, il crie au monarque des dieux :
« Toi, mûris mes moissons, de peur que loin des cieux
Au joug d’Europe encor ma vengeance puissante.
» Ne te fasse courber ta tête mugissante. »