et qui, ensuite, se plaignent du mal qu’ils ont fait, ne manqueront pas de défendre leur ouvrage, en criant que c’est être mauvais citoyen de faire ouvrir les yeux sur les opérations du ministère auxquelles on doit, selon eux, une confiance sans bornes ; mais cette confiance est entièrement anéantie, même dans le petit nombre de ceux à qui ce ministère en avait inspiré d’abord. Au reste, je n’eus jamais de liaisons ni d’inimitiés personnelles avec aucun ministre. Celui qui fera son devoir avec courage, avec activité, avec intelligence, qui ne sera point l’agent d’une faction, mais l’homme de l’État ; qui, par la sage austérité de ses discours, par la constance d’une conduite prudente, éclairée et ferme, montrera que chez lui le patriotisme n’est point un masque à l’impéritie, à l’ambition et à l’avidité ; qui, enfin, ne se croira pas appelé à augmenter le crédit d’un club, mais à faire prospérer la chose publique, celui-là me trouvera ministériel zélé ; car les mots ne me font pas peur.
Mais je demande à tout homme honnête, qui ne s’est pas dépouillé de sa raison pour se laisser mener en bête de somme, qu’il compare la conduite de ces ministres-ci à l’acte d’accusation contre M. Delessart, article par article ; qu’il se rappelle par qui cet acte d’accusation a été dressé, et par qui le ministère actuel a été fait et est admiré, défendu, prôné ; et qu’il me dise ensuite ce qu’il faut penser de tels accusateurs et de tels prôneurs, et quelle idée il faut avoir de leur bonne foi, de leur probité, de leur amour pour la patrie, pour la constitution, pour la vérité, pour la justice.