Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/236

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Va, belle de Scio, meurs. Il te tend les bras.
Va trouver ton amant. Il ne reviendra pas !… »

From à Song of Shakspear, Hamlet, acte IV, scène v[1].




C’est grand dommage qu’un missionnaire habile n’ait pas traduit en entier le Chi-King ou recueil des anciennes poésies chinoises. On y doit trouver de fort belles choses. Dans la description générale de la Chine qui vient de paraître, et qui forme le 13e volume de la grande Histoire de la Chine, on peut lire la traduction de quelques poésies extraites de ce livre et qui ne sont pas sans beauté. Il y a, dans une belle ode sur l’amitié fraternelle (page 709), les paroles suivantes : « Un frère pleure son frère avec des larmes véritables. Son cadavre fût-il suspendu sur un abîme, à la pointe d’un rocher ou enfoncé dans l’eau infecte d’un gouffre, il lui procurera un tombeau. »

Voici, page 693, une chanson écrite sous le règne d’Yao, deux mille trois cents ans avant Jésus-Christ. C’est une de ces petites chansons que les Grecs appellent σκόλιον. Quand le soleil commence sa course, je me mets au travail ; et quand il descend sous l’horizon, je me laisse tomber dans les bras du sommeil. Je bois l’eau de mon puits, je me nourris des fruits de mon champ. Qu’ai-je à gagner ou à perdre à la puissance de l’Empereur ? Je la traduirai in βουκ[2].

Extrait du Chi-King, par le ch. de P. (chev. de Pange.)

(Cheou-Kong, comme saint Louis, s’asseyait sous un arbre et y rendait la justice.)

Pyrus hæc arbor (Tangly dicta) quam opaca et umbrosa ! ramos hujus parcite amputare. Hujus folia nolite abscindere, ibi pridem sub hac arbore degebat princeps Chao-Pe (Cheou-Kong).

  1. Ce fragment a été donné dan la notice de Sainte-Beuve, 1839.
  2. Fragment donné dans la notice de Saintt-Beuve, 1839.