La belle nonchalante à l’ombre se promène ;
Que sa bouche entr’ouverte et que sa pure haleine,
Et son sein plus ému de tendresse et de vœux,
Appellent le baiser et respirent ses feux ;
Que l’amant peut venir, et qu’il n’a plus à craindre
La raison qui mollit et commence à le plaindre ;
Que sur tout son visage, ardente et jeune fleur,
Se répand un sourire insensible et rêveur ;
Que son cou faible et lent ne soutient plus sa tête ;
Que ses yeux, dans sa course incertaine et muette,
Sous leur longue paupière à peine ouverte au jour
Languissent mollement et sont noyés d’amour[1].
- Sur l’oreiller d’amour tous deux.
Mais surtout sans les yeux quels plaisirs sont parfaits ?
Laissez, près d’une couche ainsi voluptueuse,
Veiller, discret témoin, la cire lumineuse,
Elle a tout vu la nuit, elle a tout épié ;
Dès que le jour paraît, elle a tout oublié[2].
- À la fin du morceau de Prêtée :
Et tu verras ainsi contre tes fers agiles.
Se briser ses efforts et ses ruses fragiles.