Phœbus près d’Alexandre a respiré la guerre ;
César peut négliger le sceptre de la terre,
Au trône des talents sans crime il sera roi.
Aux Gaulois belliqueux les muses font la loi.
Par l’espoir de leurs chants Athène est transportée.
Sparte suit aux combats la lyre de Tyrtée.
Eschyle, dans le sein de son docte repos,
Entend frémir Bellone et le cri des héros,
Il part ; et quand Neptune a chassé.....
Ces flots de bataillons que vomissait l’Euphrate.
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Toujours de gloire avide et d’honneur amoureux.
Il vole, il offre aux Grecs, que rassemblent leurs jeux.
Sa jeune Melpomène éclatante de charmes.
Elle pleure ; on admire, et la Grèce est en larmes ;
Et sur ce front blanchi sous les casques guerriers,
De la docte victoire attache les lauriers.
Les tyrans sont vainqueurs ; leur audace hautaine
Va, sous des jougs de fer, accabler Mitylène :
Que fais-tu, fier Alcée ? Elle attend ton secours.
Il a vu sa détresse ; il quitte ses amours.
Ses muses et ses bois et ses fraîches naïades ;
Son bras secoue au loin le thyrse des Ménades ;
Le bouclier, l’épée, et la lance et le dard,
Éclatent dans ses mains et servent d’étendard.
Déjà tout est vaincu ; déjà la tyrannie
Sous un glaive pieux meurt honteuse et punie.
Tout trempé de sueurs et tout poudreux encor,
Couvert de son armure, il prend sa lyre d’or :
Il dit ces fiers Titans, leurs fureurs orgueilleuses.
Leurs meurtres, le carnage et les morts glorieuses ;
Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/204
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