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APPENDICE



I

PREMIÈRES POÉSIES



Imitation d’Homère[1]


Le beau Xanthus succombe, et rend avec effort
Son âme en flots de sang sur la terre épandue.
Du mont Ida jadis au Xanthe descendu,
Sa mère mit au jour ce tendre nourrisson ;
Le Xanthe le vit naître, et lui donna son nom.
Il expire loin d’elle, et sa reconnaissance
Ne paiera pas les soins que coûta son enfance ;
Faible, à peine allumé, le flambeau de ses jours
S’éteint : dompté d’Ajax, le guerrier sans secours
Tombe, un sommeil de fer accable sa paupière,
Et son corps palpitant roule sur la poussière.

(Octobre 1778).


IMITATION DE VIRGILE[2]


Hâte-toi, Lucifer, que ta marche trop lente
Nous ramène du jour la clarté bienfaisante.

  1. Iliade, liv. IV, v. 473. Edition de G. de Chénier
  2. VIIIe églogue. Édition de G. de Chénier