Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/43

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Et à la fin après le discours le plus pathétique, accompagné de larmes : « Il doit mourir… qu’on m’apporte sa tête. »


Ô délicieuse étude que celle de ces anciennes histoires !… elles entretiennent le cœur dans une noble haine pour la tyrannie… et l’amour peur…


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Cette foule de rois, sujets du peuple roi.


Une charrue barbare (wisigothe, lombarde, turque) foule et retourne les ossements de tels et tels Grecs et Romains. Les Fabiens, les trois cents Spartiates…

Dans le rapide tableau de l’histoire romaine, parler de Marius en imitant Lucain, livre II.

Premiers triumvirs… Grassus !… tu voulus te presser… C’était bien la peine d’avoir battu Spartacus… pour aller faire égorger des légions et périr aux champs de Babylone, blancs d’ossements romains… Et vous, César et Pompée, vous faites une guerre civile au lieu… (Voyez Lucain.) Allez dans ces champs blancs d’ossements romains.


Allez voir de Crassus errer l’ombre sanglante,
Qui, les mains sur le front, les cheveux hérissés,
Pâle, les yeux en pleurs vers la terre baissés,
Maudit et son orgueil et l’Arabe perfide,
Et le Parthe et ses traits et sa fuite homicide.