Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/86

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eux, surtout le tact et la vue, qui se redressent et se rectifient l’un l’autre à l’aide de raisonnements fondés sur la mémoire..........


Les yeux............
..........auraient-ils oublié
Les délices des pleurs donnés à la pitié ?


À la fin du morceau des sens… si quelques individus, quelques générations, quelques peuples donnent dans un vice ou dans une erreur, cela n’empêche pas que l’âme et le jugement du genre humain entier ne soit porté à la vertu et à la vérité, comme le bois d’un arc, quoique courbé et plié un moment, n’en a pas moins un désir invincible d’être droit et ne s’en redresse pas moins dès qu’il le peut. Pourtant, quand une longue habitude l’a tenu courbé, il ne se redresse plus. Cela fournit un autre emblème.


Trahitur pars longa catenæ
Perse[1].


...............et traîne
Encore après ses pas la moitié de sa chaîne.


La différence des hommes sous les divers climats, comparée à celle des plantes, et les raisons physiques, doivent être placées au second chant après le morceau des sens.


DES PASSIONS.


Après les sens… Les passions… combinées et équilibrées avec la raison et la conscience. C’est alors que l’homme qui s’est un peu avili soit par une passion… soit par une autre… est guéri par une autre, soit l’amour de la vertu, soit l’amour de la gloire… Il répare et étaie de belles ac-

  1. Perse, satire V, v. 160.