Page:Chézy - Analyse du Mégha-Doûtah, poème sanskrit de Kâlidâsa.djvu/20

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il est de plus monoschématique, et demande, par conséquent, que la stance soit composée de vers égaux et semblables. Mais, pour rendre ceci plus sensible par un exemple, qu’il nous soit permis de donner ici deux vers seulement de ce poème. Nous les tirerons de la stance 29e (page 34 de l’édition de Calcutta). Ils sont relatifs à la description que l’infortuné Yakcha fait au nuage des attraits des jeunes femmes d’Oudjaïn. Les voici en caractères déva-nâgaris, suivis de leur transcription en caractères latins avec la quantité :

विध्युदामस्परणन्कितैस्तत्रपौराङ्गनानां ।
लोलापाङ्गैर्यदिनरमसेलोचनैर्वञ्चतोसि ॥
Vidyoud-dâma-sphourana-tchakitéis tatra paurângganânâm
Lolâpânggéir yadi na ramasé lotchanéir vantchitosi

C’est-à-dire, aussi littéralement que possible :

« Si tu ne jouis des regards pleins de vivacité et d’expression des jeunes femmes (d’Oudjaïn), de ces regards où tremble et se joue la lueur de l’éclair, c’est en vain que tu existes (mot à mot, tu es frustré). »

Le Mégha-doûtah forme, dans l’original, cent seize stances, composées chacune de quatre vers de la même nature que ceux que nous venons de citer, et