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Page:Chênedollé - Œuvres complètes, 1864.djvu/324

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Je me demande alors si toujours Philomèle
Prodigue à ces beaux lieux sa voix , charme de l'air ;
Et si toujours la rose éclate, fraîche et belle,
         Aux bords riants du Bendemer.


Ah ! sur ces bords charmants les roses sont fanées :
Quelques boutons vermeils cueillis dans leur fraîcheur,
Seuls , changés en essence et bravant les années ,
Ont gardé du printemps le parfum enchanteur.


Ainsi le souvenir prolonge la durée
Des plaisirs que le temps emporte dans son cours ;
Leur mémoire, pareille à l'essence épurée,
D'un bonheur qui n'est plus embaume encor nos jours.


Oui, malgré vos rigueurs, tristes métamorphoses !
Que sur moi , chaque année , accumule l'hiver,
Comme en mon doux printemps , je vois encor les roses
         Rougir aux bords du Bendemer.