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CHANT I.

A la création un ternie limité,
Et rentra dans la nuit de son éternité !
Quelle est, au sein des mers, cette nef égarée
Qui vogue aveuglément vers Tonde hyperborée ?
Elle est prête à périr. Astre des matelots,
Jupiter ! c’est à toi de leur ouvrir les flots.
Sitôt que, profitant des jeux de l’ignorance,
Galilée eut enfin conquis, pour la science,
Ce tube merveilleux, fils brillant du hasard :
Dans des Cieux inconnus allongeant son regard,
Il vit de Jupiter les lointains satellites,
Qui, tous quatre asservis à des marches prescrites,
Se couvraient tour à tour d’un voile bienfaiteur.
« Ils conduiront, dit-il, le fier navigateur !
« Gardes de Jupiter voilez votre lumière,
« Et des nochers ainsi protégez la carrière !
« Pilote ! au front des Cieux lis la route des mers. »
Il dit. Dès-lors fendant ces orageux déserts,
Et Cook et Lapérouse ont pu des mers de glace
Affronter sans péril l’éternelle menace ;
Et dès-lors, en son cours, le commerce agrandi,
De l’étoile du Nord aux bornes du Midi,