travailler comme couturière. Et déjà, interminablement, elles réglaient leurs dépenses, arrangeaient une vie de sage travail et de joies tranquilles.
Elles communiquèrent ces idées à la sœur qui, aussitôt, les encouragea : elles devaient remercier Dieu des sages déterminations qu’il leur inspirait. Bien sûr, aux prières qu’elle faisait tous les soirs, Nina devait cette lumière du ciel. Il fallait revenir à la religion : sans elle les meilleures résolutions ne sont que vaines paroles. Et, comme ce serait malheureux, si, plus tard, la faiblesse de leur chair les faisait retomber dans le vice. Mais Dieu les soutiendrait toujours, leur donnerait la force de persévérer, si seulement elles voulaient se recommander à lui.
Il n’était pas possible qu’elles eussent oublié la pratique des sacrements. Elles se rappelaient certainement leur première communion. Elles étaient pures alors, comme les saints anges. Avaient-elles goûté de pareils bonheurs depuis leur chute ?
Et la religieuse avait une douceur qui les touchait. Le souvenir de sa première communion faisait larmoyer Lucie. Elle se revoyait dans la Basilique, heureuse de sa belle robe blanche, plongée dans une extase par la vue des cierges, des enfants de chœur, par l’odeur exquise de l’encens.