Page:Chair molle.djvu/233

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Elle espérait cette promesse concluante et la brutale réponse de Zéphyr la désespéra :

— Hé je m’en fous pas mal !

— Oh ! ne dis pas cela, mon petit homme ! Et en revenant donc, en revenant, dis, Zéphyr, qu’est-ce qu’on fera ? Réponds-moi, voyons, au lieu de faire une vilaine figure comme ça.

Lucie, se levant sur la pointe des pieds, voulut atteindre de ses lèvres la bouche de son amant.

— Fous moi la paix, nom de Dieu ! c’est dégoûtant à la fin.

— Oh ! ne sois pas méchant comme ça ! Faut pas m’en vouloir, tu sais bien que je t’aime bien.

— Je ne dis pas. Mais c’est rudement infect tout de même. Et dire que si j’avais de l’argent ces saletés n’arriveraient pas. Oh ! du reste, je ne veux pas ; si tu y tiens, tu n’as qu’à débarrasser le plancher.

Lucie, sûre maintenant de vaincre, enfila ses excuses en suivant ce nouvel ordre d’idées :

— Qu’est-ce que tu veux, mon chéri, faut prendre la vie comme elle vient ; et puis nous avons toujours notre amour, ça console de tout.

— Oh, si encore c’était sûr, ça !

La fille l’enlaça, échauffa dans une longue étreinte le corps de son amant, sans parler, mais