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III


Très facilement, Lucie Thirache prit les habitudes de ses compagnes et s’arrangea de leur manière de vivre.

À son réveil, longtemps après le départ de l’amant de passage, elle sautait à bas de son lit pour aller entr’ouvrir la fenêtre et, tout de suite, revenait se blottir dans les draps, humant l’air qui filtrait à travers les persiennes closes. De la chambre assainie disparaissaient les émanations puantes de tabac fumé, de champagne renversé. Un grand soulagement venait à la fille : sa tête s’allégeait ; sur son front rafraîchi les cheveux flottaient, lui donnant l’impression d’une douce caresse. Bientôt elle se sentait complètement éveillée, très bien portante. Elle se