une question de Laurence venait interrompre ses réflexions :
— As-tu fini le bouquin que je t’ai prêté ?
— Oui, je l’ai lu avec Emilia ; c’était joliment beau.
Elle résumait l’ouvrage avec des admirations. Les fins indécises des chapitres l’avaient surtout émotionnée. Il fallait être pas bête du tout pour faire des livres comme ça !
— Oui, mais seulement, expliquait Emilia, il y a quelque chose d’idiot : c’est un curé qui veut coucher avec Djemma, tu sais la jeune fille qui épouse Ribéric, à la fin, quand sa blessure a guéri.
— Pourquoi est-ce idiot ? demanda Laurence.
— Tiens, parce que c’est pas vrai : les curés ne sont pas comme ça du tout ; j’ai vécu assez avec peut-être, je le sais bien, ils ne voudraient pas faire de peine à Dieu.
— Bon, la v’là repartie avec son bon Dieu, cette calotine-là ! clamait Reine agacée.
— Ah ! tu sais, toi, Reine, dis pas de mal du bon Dieu, ça porte malheur,
— Et puis, si on ne croyait pas aller au ciel plus tard, avec ça que se serait drôle la vie !
— Ah bien ! si tu crois y aller avec la vie que tu mènes, toi ?
— Et bien ! quoi ? Pourquoi pas ? Quand on fait pas la noce pour son plaisir, on est toujours par-