Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/165

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polémique, cl Inisso une large pari à l'inspirnliou. Plus d'une de ses aposlroplies manque de force et de véhémence; que dire de celle-ci, par exemple :

Tu presches seulement pour engraisser la panse ;

Tu pippcs les seigneurs d'une vainc apparence;

Tu jappes en mastin contre les dignilés

Des papes, des prélats et des authoritez

Tu renverses nos lois et, tout enflé de songes,

En un lieu de vérités tu plantes des mensonges.

Tes monstres contrefaicts qu'aboyant, tu déiens,

Tes larves qui font peur seulement aux cnlans

Tu as, selon ton sens, l'Évangile traictée,

Tu fais de l'Eternel un muable Protée,

Le tournant, le changeant sans ordre et sans anvi,

Selon ta passion et selon qu'il te plaist?*

Les moTs se Iraînenl dans ce passage, avec la pensée; il n'y a ni énergie ni élévation dans les idées. Mais à côté de ces vers insignifiants, com- bien en pourrait-on citer de superbes cl qui sont écrits sous le coup d'une véritable émotion reli- gieuse !

11 adresse, par exemple, aux réformés, ce san- glant reproche, si vigoureusement exprimé :

Et quoy ! bruslcr maisons, piller et brigander, Tuer> assassiner, par force commander, N'obéir plus aux roys, amasser des armées. Appelez-vous cela tu)lises reformées?