Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/221

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Commi' un pilote, à son tillac assis, Craignant recueil, d'un sens i'roid et rassis. Guide sa nef" parmi les vagues perses, Bien qu'elle soit de cent pièces diverses, De voiles, mâts et cordages divers, etc.

Le même goût du développement par la compa- raison, se constate à chaque page chez Victor Hugo, dans sa poésie lyrique et même dans sa poésie dra- matique. Il fait dire à Ruy-Blas :

mon Dien, voilà donc les choses qui se font !

Bâtir une machine effroyable, dans l'ombre,

L'armer hideusement de roiiages sans nombre,

Puis sous la meule, afin de voir comment elle est,

Jeter une livrée, une chose, un valet.

Puis la faire mouvoir et, soudain sous la roue.

Voir sortir des lambeaux teints de sang et de boue,

Une tète brisée, un cœur tiède et fumant

Et ne pas frissonner, alors qu'à ce moment

On reconnaît, malgré le mot dont on le nounne.

Que ce valet avait l'enveloppe d'un homme.

On peut se rappeler le passage d'Hernani, dans lequel le poëte représenle les rois de l'Europe, en présence du Pape et de l'Empereur :

... Se haussant, [»uur voir, sur la [lointe des pieds, o Il termine ainsi son ode intitulée : Les deux Iles :