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Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/26

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ni moderne. On alla même malheureusement plus loin : on se méprit sur la nature des beautés que l'on admirait dans les chefs-d'œuvre de la Grèce et de Rome; on crut qu'elles consistaient surtout dans la forme, et on négligea trop le fond; on ne sut pas tenir. un compte suffisant des différences que comportent les milieux et les temps et plus d'un auteur, voulant imiter le sublime de l'antiquité, tombe dans le pédanlisme et dans l'enflure.

Je disais tout à l'heure que Ronsard fait invo- lonlairement penser à Lescot et à Jean Goujon. C'est qu'en architecture comme en littérature, le mouvement fut le même; on obéit, au seizième siècle, à la même pensée. L'antiquité servit par- tout de modèle; mais l'esprit compliqué, si l'on peut ainsi parler, qui régnait à celte époque, ne comprit pas plus la sobre beauté de l'Iliade et de l'Orestie que la majesté simple des statues de Phi- dias ou des frises du Parlhénon. Il prit l'austère nudité qui caractérise toutes les productions du génie grec, pour de la pauvreté et il crut Fem- bellir en l'ornant. L'architecture, toute pleine en- core des brillants souvenirs du gothique, sema à pleines mains les enjolivements : elle fit courir l'arabesque le long des murs^ fouilla les chapiteaux, sacrifia l'ensemble au détail, la pureté à l'élégance. L;i lilt('ratinv Ht, <]o son coté, une tciitiitive ;ui;t-