Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/39

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— 27 — Le vers que nous citions en commençant :

Presqu 'aussitôt que né, de la Parque ravy,

fait allusion à un Irait que l'on rapporte et où l'al- légorie nous paraît tenir plus de place que la réa- lité : on veut que, tandis qu'on le portait à l'église du village pour y recevoir le baptême, celle qui le portait l'ait laissé tomber à terre : « Peu s'en falut que le jour de sa naissance ne fut aussi le jour de son enterrement : car comme on le pnrloit baptizer du cbasteau de la Poissonnière en l'église du lieu, celle qui le portoit, traversant un pré, le laissa tomber par mesgarde à terre, mais ce fust sur l'herbe et sur les fleurs, qui le receurent plus doucement : eleutencorcet accident, une autre rencontre qu'une damoiselle qui portoit un vaisseau plein d'eau rose et d'amas de diverses herbes et fleurs, selon la cous- tume, pensant aider à recueillir l'enfant, lui ren- versa sur le chef une partie de l'eau de senteurs, qui fut un présage des bonnes odeurs, dont il devoit remplir la France, des fleurs de ses doctes escrits'. »

Les premières années de Pierre se passèrent au château de la Poissonnière, où il demeura sous la

' Bincl.