Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/56

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Du royaiuno, en Almagne, et meiioil au voyage Charle Etiene, et Ronsard, qui sortoit hors de page : Etiene, médecin, qui bien parlant estoit; Ronsard, de qui la fleur un beau fruit promettoit ; Mon pèro entre les mains du bon Tusan me lesse, Qui chez luy nourrissoit une gaye jeunesse, De beaux enfans bien nez, de soir et de matin,

Leurs oreilles bâtant du grec et du latin

Là quatre ans je passay, façonnant mon ramage

De grec et de latin et de divers langage

De là (gi'and heur à moy) mon père me relire. Me baille entre les mains de Dorât pour me duire. Dorât, qui, studieux du mont Parnasse avoit Recomm les déloui-s, et les chemins savoil, Par où guida mes pas.

Jean Dinemandy, connu sous le nom de Dorai, d'Aui at ou Daurat, jouissait alors d'une renommée universelle. Il est impossible d'étudier la littéra- ture de la seconde moitié du seizième siècle, sans avoir souvent à prononcer son nom. Ce n'est pas, à coup sûr, que son œuvre ait une très-grande impor- tance; nous n'avons de lui presque rien de remar- quable; mais sa grande gloire, son éternel hon- neur, ce sera d'avoir, le premier, « destoupé la fontaine des Muses par les outils des Grecs et le ré- veil des sciences mortes, et d'avoir été la source qui a abreuvé nos poètes des eaux Pieriennes. » Dau- rat lil-il |)artie de la Pléiade? la réponse est dou- teuse; (pielques liisloriens ne l'y placent pas; mais