Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/92

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— 80 — rcspondil qu'il entendoit Ronsard, par la première figure, et, par la trompette, la force de ses vers, et principaiemont de la Franciade, qui pousser oit son nom et celuy de la France par tous les quartiers de l'univers. »

Voici comment Ronsard lui-même raconte ce trait dans une Ode, qu'il adressa à Pierre Lescot :

Il me souvient un jour que ce prince', à la table, Parlant de la vertu comme chose admirable, Disoit que tu avois de toy-mesmes appris. Et que sur tous aussi lu remportois le pris : Comme a fait mon Ronsard qui à la poésie, Maugré tous ses parens, a mis sa fantaisie Et pour cela lu fis engraver sur le haut Du Louvre, une déesse à qui jamais ne faut Le vent, à joue enflée, au creux d'une trompette Et la monstras au roy, disant qu'elle cstoit laile Exprès pour figurer la force de mes vers. Qui, comme vent portoienl son nom par l'univers.

La FranciadCy qui, en réalité, ne parut qu'en 1574, après la Sainl-Barthélemy, doit être consi- dérée, cependant, comme datant du règne de Henri II. C'est sous ce roi qu'en fut conçue la pre- mière pensée; que le plan en fut formé ; mais telle était l'importance que Ronsard attachait à son œu-

' iirnn III.