Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/117

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l’abbé Chatel, les écrits philippistes, libéraux, voire démocratiques et sociaux avaient une large place.

Delaunay publiait l’Absolutisme dévoilé, le Catéchisme du peuple, etc. Ledoyen et Levavasseur étaient presque uniquement des vendeurs. Ce dernier, cependant, édita les Rhapsodies de Petrus Borel.

Les actualités, les questions brûlantes, les procès politiques, nous faisaient courir au Palais-Royal, et si nous n’achetions pas toutes les publications nouvelles, nous en lisions avidement les titres, afin de nous tenir au courant de la polémique générale, comme ces passants affamés qui respirent avec délices l’odeur de la cuisine des restaurants.

Nous avions l’espoir, souvent, d’acheter en secret une brochure saisie, fruit défendu et préféré. Combien de libraires ont spéculé sur d’apparentes persécutions policières !

Pendant une quinzaine de jours, un de mes amis chercha, sans pouvoir le rencontrer, le vingt-sixième numéro de la Caricature ; « Arrêt de la Cour prévôtale, qui condamne Françoise Liberté, née à Paris en 1790, au cautionnement et à la flétrissure des lettres T R (timbre royal), pour crime de révolte dans les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830 ».