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Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/160

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montrant tour à tour mystique, républicain, socialiste, césarien, pour mourir libre penseur, comme il fut « libre mangeur », selon Veuillot, dans les dernières années de sa vie.

Son roman Volupté occupa beaucoup les esprits en 1834. Cette lutte entre la chair et l’esprit, avec accompagnement de tartines pathologiques, séduisait le public. On en a rabattu depuis.

Je me souviens du succès de scandale obtenu par Alfred de Musset, quand il publia les Contes d’Espagne et d’Italie. Nous chantions partout son Andalouse, mise en musique par Hippolyte Monpou, le compositeur léger du romantisme. Musset, lui aussi, ne tarda pas à faire route à part, à montrer une personnalité rayonnante, à rompre avec les principes du « maître », à déserter « la grande boutique… romantique » de la place Royale.

On écrivait que « l’aigle avait couvé un moineau franc » ; mais l’originalité énervante, souvent superbe, de l’auteur de Rolla, résista aux attaques des hugolâtres exclusifs, et l’ancien disciple devint maître à son tour, pour exercer une influence quelquefois pernicieuse sur « les enfants du siècle ».

Avouons que les exagérés de la nouvelle école nuisaient à son entière victoire. Maladroits amis !

Je ne parle pas de Théophile Gautier, placé à