Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/189

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moyen de ne pas se laisser aller à des dépenses excessives ! Le moyen de résister au désir de changer un peu à vue les décors dans son appartement, comme sur le théâtre !

Alexandre Dumas devait, plus tard, se passer la fantaisie d’un bibelot colossal, — édifier le château de Monte-Cristo à Saint-Germain.

Autant pendant sa jeunesse que pendant son âge mûr, Alexandre Dumas regarda la vie comme une tragi-comédie. Il ne songea à la politique, en de rares occasions, que par dépit.

Aux journées de 1830, il se mêla à l’action parce que Charles X ne lui avait pas donné la croix d’honneur ; il prétendit, sous Louis-Philippe, que, « chez lui, l’homme littéraire n’était que la préface de l’homme politique », et il rêva d’être député, d’être ministre.

Son imagination dépassait de beaucoup ses principes. L’ami du duc d’Orléans devint plus tard l’ami de Garibaldi, — deux affections superficielles, nées et mortes des circonstances.

Le romancier qui fut « l’amuseur » de la génération de 1830, s’amusa fort lui-même ; il vécut à l’état d’exhibition presque perpétuelle.

Louis-Philippe a peint en deux mots Alexandre Dumas, le jour où il l’appela « grand collégien ».

Quelle humeur réjouissante, d’ailleurs ! Quelle