Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/194

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n’était guère attrayant, dont les négligences de toilette excitaient l’hilarité.

Sous le Consulat, la bonne Mme Récamier avait caché la sarcastique Mme de Staël, persécutée par Napoléon Bonaparte.

On rapporte qu’un homme, s’étant placé entre Mme de Staël et Mme Récamier, eut la maladresse de dire :

« Me voilà entre l’esprit et la beauté !

— Sans posséder ni l’un ni l’autre », répondit Mme de Staël.

Mme Récamier s’est éteinte en 1849, une année après Chateaubriand, dont les Mémoires d’outre-tombe devaient offrir tant de détails intéressants sur l’époque contemporaine, mais parurent dans le journal la Presse sans aucun retentissement, à cause des convulsions de la politique.

Vers 1835, Chateaubriand lisait une partie de ces mémoires chez Mme Récamier, et les Lectures de l’Abbaye produisaient, par suite d’indiscrétions, une sensation extraordinaire dans les hautes sphères de la littérature.

Désiré Nisard a décrit les circonstances qui accompagnaient les lectures, et tout ce qui se rapportait aux comptes rendus des journaux.

L’écrivain Ballanche, imprégné de romantisme mystique, « génie théosophe ne nous laissant rien à envier à l’Allemagne et à l’Italie », remar-