Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/198

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zac fit paraître Séraphita, et qui eurent pour dénouement le mariage du romancier avec la comtesse Éveline de Hanska, devenue veuve.

Malgré son affectation nobiliaire, son intimité avec les gentilshommes, fine fleur des légitimistes, il a presque mérité d’être surnommé « le Pigault-Lebrun des duchesses ».

Il gardait quelque empreinte de son existence fiévreuse, aventureuse, passionnée dans le temps où il faisait de mauvaises opérations en imprimerie et en librairie.

Parfois, il était « commun » dans sa mise et dans ses manières. Physiologiste à ce point qu’on a appelé son œuvre « le Musée Dupuytren de la nature morale », il fréquentait beaucoup de savants, des médecins surtout.

On le renseignait sur mille détails de la vie humaine ; pour bien d’autres détails, il devinait.

J’en puis donner une preuve, entre mille.

Dans Pierrette, Balzac dépeint une maison de mercerie. En lisant ce roman, moi qui vendais du fil et des aiguilles dans le magasin des Deux Pierrots, je ne me lassais pas d’admirer les descriptions minutieuses de l’auteur, passant en revue les articles contenus aux boutiques de la rue Saint-Denis.

On eût dit qu’il avait assisté à l’inventaire du