Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/213

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vaient mal, composaient bien les grandes machines à spectacle.

La jeunesse actuelle a des goûts contraires : le drame ne lui va pas ; elle aime mieux les opérettes et les bouffonneries, ou bien les comédies réalistes.

D’autre part, profitant de « la liberté reconquise en 1830 », les directeurs de théâtre jouaient, aux applaudissements des voltairiens et malgré l’indignation des réactionnaires, les Visitandines, les Victimes cloîtrées, le Curé Mingrat, la Cure et l’Archevêché, Urbain Grandier, etc.

Mais ce débordement de pièces anticléricales, sans grande valeur littéraire, ne dura pas longtemps. Dame Censure l’arrêta.

Les membres du Caveau moderne, société de chansonniers et d’amateurs de dîners joyeux, s’étaient brouillés et dispersés en 1817 pour cause politique. Les Soupers de Momus, établis depuis 1813, servirent d’asile à quelques-uns d’entre eux, puis disparurent en 1828.

Désaugiers fut en titre « chansonnier de la ville de Paris » aux appointements de 6 000 francs. Seul il occupa cette place, expressément créée pour lui.

D’autres lices chansonnières ont existé simultanément ou postérieurement, mais sans succès véritable, devant le dilettantisme qui progressait