Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/227

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Il devait tracer l’histoire de la civilisation depuis la Genèse jusqu’à la révolution française.

Quel sujet ! quelle grandeur ! Combien l’artiste qui avait étudié à fond les maîtres de l’Italie se trouvait à l’aise pour mettre à profit son savoir et manifester son style !

Chenavard travailla avec ardeur, avec foi ; onze cartons énormes étaient déjà terminés quand le Panthéon fut rendu au culte catholique — avec un fronton annonçant une nécropole des grands hommes. Il ne se dédommagea un peu que par le Salon de 1853 et l’Exposition universelle de 1855.

Adoptant une manière toute différente, choisissant des sujets épisodiques, et les traitant selon les idées du romantisme, Robert Fleury s’attirait fréquemment, au contraire, les bravos du public. Il peignait tantôt une scène de la Saint-Barthélemy, tantôt Henri IV rapporté au Louvre, tantôt le Colloque de Poissy, tantôt une scène d’Inquisition ou un autodafé.

Que sais-je encore ? Autant de tableaux, autant de succès, que les belles lithographies de Mouilleron, élève de mon frère, rendaient promptement populaires. La peinture de Robert Fleury élevait le genre à la hauteur de l’histoire, ou, si vous l’aimez mieux, elle accommodait l’histoire avec le genre, elle inculquait un peu de romantisme aux bourgeois.