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Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/269

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les travaux sur la Gaule avaient déjà assuré la réputation, appartenaient, avant juillet 1830, au parti libéral. Après cette époque, ils s’étaient adoucis : ils voulaient « un gouvernement quelconque, avec la plus grande somme possible de garanties individuelles et le moins possible d’action administrative » ; et ils croyaient que le gouvernement du roi bourgeois se rapprocherait de leur idéal.

Leur talent, d’ailleurs, celui d’Augustin principalement, touchait à l’École littéraire nouvelle par bien des côtés, sans ressembler aux dissertations historico-philosophiques de Guizot, aux appréciations politiques de Thiers, à la verve précise de Mignet, à la fougue coloriste de Michelet.

Augustin Thierry, ancien secrétaire du socialiste Saint-Simon, dont il s’était proclamé « le fils adoptif », appelait Walter Scott un « grand maître en fait de divination historique » ; sous les yeux de Fauriel, qui publiait avec tant de succès et les Chants populaires de la Grèce moderne et l’Histoire de la Gaule méridionale, il écrivit l’Histoire de la conquête de l’Angleterre, en mettant à profit la naïveté des chroniques et des légendes ; « il planta pour la France le drapeau de la réforme historique » en composant ses Lettres sur l’histoire de France.