Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/298

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parmi nous. Il étudia sous ces deux chirurgiens, puis il acquit une renommée spéciale, dans laquelle beaucoup de gens ont voulu l’enfermer.

Une maison de santé, située rue de Lourcine, était tenue par M. Faultrier, avait pour médecin principal Philippe Ricord, qui y faisait visite tous les jours.

Cette maison n’était pas seulement une succursale de l’hôpital du Midi, comme on l’a cru à tort. Elle renfermait, en outre, des aliénés, des malades divers, et, dans l’occasion, des détenus politiques.

Bien souvent j’y allai voir Poterin du Motel, un camarade de pension, docteur en médecine, alors remplissant avec un mérite rare les fonctions d’interne dans la maison de la rue de Lourcine.

Là, j’éprouvais de fréquentes surprises, je rencontrais certaines personnes qui étaient censées voyager, et qui suivaient un traitement… secret.

Tout visiteur s’engageait moralement à ne pas commettre d’indiscrétion, car, au dehors, combien de gens qui connaissaient M. Ricord, affectaient de ne pas le saluer au passage, quand ils pouvaient craindre d’être vus ! On n’avouait pas volontiers qu’on avait reçu ses soins ; mais, dans l’intimité, avec quel empressement on