de ses auditeurs. Troublé au dernier point, il s’écrie :
« Messieurs, vous allez comprendre mon trouble, M. Berzélius est là ! »
On applaudit. Berzélius va s’asseoir à côté de Thenard.
La renommée de l’élève de Vauquelin alla croissant. Charles X le créa baron ; Louis-Philippe le nomma pair de France.
Thenard a fait de belles découvertes, seul ou avec Gay-Lussac ; il institua la Société de secours des amis des sciences, destinée à venir en aide aux héritiers de ceux que la culture des sciences n’a pas enrichis, — ou bien qu’elle a ruinés.
Cependant, quelque temps après, un autre chimiste rayonnait, et rencontrait Berzélius parmi ses adversaires, Berzélius, « le savant de l’Europe qui souffrait le moins la contradiction ».
J’ai indiqué Jean-Baptiste Dumas, né avec le siècle, et dont la verte vieillesse nous promettait un second Chevreul. Dumas excella dans le haut professorat, et beaucoup de contemporains se rappellent son cours à la Sorbonne, quand le duc d’Orléans, prince royal, achevait ses études scientifiques : « Monseigneur, ces deux gaz vont avoir l’honneur de se combiner devant vous. »
La phrase est devenue proverbiale, et montre