Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/313

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Cauchy a surtout cherché les abstractions algébriques, en présentant des initiatives d’idée, des méthodes qui ont été ou qui seront fécondes.

Légitimiste pur sang, Cauchy refusa de prêter serment au gouvernement de Louis-Philippe, d’abord ; puis il remonta dans sa chaire de la Sorbonne après la révolution de 1848, et garda sa position après le coup d’État de Louis-Napoléon.

Ainsi qu’Arago, il fut alors dispensé du serment. Mais l’argent qu’il recevait lui brûlait les mains : il le dépensait en œuvres de bienfaisance.

Quant à Michel Chasles, — la providence des aspirants au baccalauréat ès sciences, — tant il posait des questions faciles, parce que, disait-il, « tous ces braves jeunes gens-là ne savaient rien », il avait une manie invétérée, celle des autographes.

Cet esprit si positif — ô bizarrerie humaine ! — se laissait duper par des escrocs. Il eût acheté des lettres d’Adam et d’Ève ! On fabriquait, à son intention, les autographes les plus invraisemblables, qu’il achetait les yeux fermés, et qu’il gardait précieusement dans sa volumineuse collection.

Quelques inventions merveilleuses parurent à cette époque.

Ce fut à Augustin Fresnel et à François Arago