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Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/327

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fausses barbes, surtout dans la banlieue et dans les campagnes, où les gardes nationaux continuèrent à escorter les processions de la Fête-Dieu.

Une infinité de caricatures ont reproduit le côté comique de la garde nationale, ses patrouilles, ses costumes bizarres, ses aventures nocturnes ; elles ont plaisanté le « cheval blanc » de La Fayette, son premier général.

Plus tard, les soldats-citoyens ont trouvé l’occasion de montrer qu’ils savaient mourir devant l’ennemi.

Aux époques d’émeute, ils n’allaient certes pas volontairement au feu, non plus que les lignards ; mais, une fois que la bataille était engagée, ils frappaient fort, quelquefois implacablement. Ces pères de famille ne pardonnaient pas à ceux qui les avaient contraints de quitter femmes et enfants.

Commandant général de la garde nationale après la démission de La Fayette, le comte de Lobau voulut avoir raison d’émeutes sans cesse renouvelées sur la place Vendôme. Pour éviter l’effusion du sang, il fit jouer les pompes à incendie. Cette plaisanterie réussit, en attirant toutefois sur le commandant général des gardes nationaux les quolibets, les calembours et les caricatures.

« Il nous a déshonorés, ce Lobau ! » disait