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Curmer, avec le concours de Tony Johannot, de Français, de Meissonier, de Daubigny, de Pauquet, et d’autres dessinateurs ou graveurs, donnait un nouvel éclat à la librairie française. Ses publications illustrées, qui nous émerveillaient à bon droit, sont encore recherchées par les artistes et les bibliophiles.

Les librairies devinrent des puissances. Il fallait que le producteur passât partout où les éditeurs voulaient les conduire.

La maison Didot continuait ses publications essentiellement académiques ; la maison Hachette commençait par des publications universitaires ; la maison Furne se plaçait dans un rang des plus honorables.

Sous Louis-Philippe, Antoine Pagnerre, un des combattants de juillet, fonda une librairie politique où Cormenin, Lamennais et Louis Blanc publièrent leurs œuvres ; Pagnerre édita Paris révolutionnaire. On lui doit le Comptoir central et le Cercle de la Librairie. Il fut secrétaire du Gouvernement provisoire en 1848, d’abord, puis de la Commission exécutive.

Collaborateur de l’aimable, de l’excellent Paulin, pour la publication de beaux ouvrages illustrés, Hetzel devint ensuite un homme politique pendant dix mois, de février à décembre 1848, et il fut exilé après le coup d’État de Louis-Napoléon.