Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/6

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font chorus, sans savoir pourquoi, mais en suivant le courant des idées du jour.

Il n’y a rien à redire à cela. Toute génération possède, incontestablement, le droit de juger, d’imiter ou de renier les actes de la génération qui la précède. À une condition, pourtant, selon la loi du progrès : c’est de faire mieux que sa devancière, c’est de la dépasser.

D’autres écrivains, après moi, examineront si l’époque présente l’emporte sur celle qui achève de disparaître ; si elle produit des fruits meilleurs, et si elle a raison de plaisanter toujours en pareille matière.

Pour l’auteur de ces souvenirs contemporains, qui coordonne ces pages afin d’en former un chapitre d’histoire, il importe de retracer les faits, généraux ou particuliers, qui se sont accomplis sous ses yeux depuis son enfance.

Beaucoup de lecteurs y peuvent prendre intérêt, aussi bien parmi les vieillards que parmi les jeunes gens.

Ceux-ci apprendront, peut-être, des choses nouvelles et utiles ; ceux-là se rappelleront, sans doute, leurs propres émotions dans le temps où ils coudoyaient les acteurs qui occupaient la scène, en France, avant, pendant et après une révolution dans la politique, la littérature, les sciences et les arts.