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subventionnèrent la publication de brochures ou de pamphlets.

En conséquence de coalitions d’ouvriers qui demandaient une augmentation de salaire, les arrestations, les poursuites, les condamnations se succédèrent.

Pendant plusieurs mois, les crieurs publics débitèrent à grand nombre les écrits de la Société des droits de l’homme, que les libéraux modérés regardaient comme une « singerie dangereuse » de 1793. Un arrêt de la Cour royale reconnut leur droit, parce que leur profession était libre.

Les titres des imprimés, répandus partout, étaient, entre beaucoup d’autres : Les crimes de la police ; — À la potence les sergents de ville ; — Proclamation aux ouvriers coalisés ; — Catéchisme révolutionnaire ; — Pourquoi nous sommes républicains ; — Les débauches du clergé ; — Catéchisme républicain.

Contre les « persécutions » du préfet de police Gisquet, toute la presse républicaine, légitimiste, d’opposition dynastique même, s’éleva d’un commun accord.

On vit alors le gérant-rédacteur du Bon Sens, journal populaire, annoncer que, un certain dimanche, à deux heures après midi, il vendrait en personne, sur la place de la Bourse, les imprimés qu’interdisait la police.