Page:Cham - Albums du Charivari, Vol. 4.djvu/203

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LA MAÎTRESSE. — Eugénie, je viens de perdre 500 francs à la Bourse, il faut que mon mari l’ignore ; je vais faire des économies. Vous ne nous servirez plus que des légumes, vous direz à monsieur que la viande est hors de prix dans ce moment-ci.

L’AGENT DE CHANGE. — Madame, remettez-vous, je n’ai jamais voulu dire qu’on vous couperait la tête.

LA DAME. — Si fait ! vous m’avez dit que si je ne payais pas je serais exécutée. Ah ! mon Dieu ! avoir la tête coupée à quarante ans, décapitée, ah ! mon Dieu !

— Vous êtes donc sourd… je vous dis qu’il est trois heures et je vous prie de sortir de la Bourse à l’instant.

— Mon bon petit gardien !… je vous en supplie, laissez moi encore gagner rien qu’une petite centaine de mille francs, puis je sortirai de suite, parole d’honneur !

LE PÈRE. — Voyons, mon ami, tu deviens trop grand pour jouer comme ça !

L’ENFANT. — Tiens, t’es plus grand que moi, pourquoi que tu joues à la Bourse toute la journée ?