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Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/156

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et elle l’est devenue de par le constitutionnalisme ». Le but de tout le discours, prononcé en pleine tourmente, alors que l’ordre semblait chanceler sur ses bases, était de prouver que la royauté pouvait rester « le centre sacré de l’organisation politique ». Telles étaient les vues de Wagner dans la phase la plus révolutionnaire de sa vie. Plus tard, en 1864, il donna à sa pensée une expression définitive dans : L’État et la Religion. La dernière phrase surtout : « c’est dans la personne du roi que l’État atteint son véritable idéal », contient et résume bien la moelle de l’idée politique de Wagner.

Il ne saurait donc y avoir le moindre doute sur les opinions de Wagner en ce qui concerne la royauté. Mais on a plus de peine à s’expliquer comment il se représentait le « peuple libre ». Peut-être y parviendrons-nous en exposant clairement quelle position il a prise vis-à-vis des divers partis qui se partagent le domaine politique moderne. Wagner dit de lui-même et de ceux qui pensent comme lui : « Nous n’appartenons à aucun de ces partis ». Mais, s’il tenait à s’en séparer, en effet, ce n’était point qu’il se désintéressât de toute politique, c’était, tout au contraire, sous l’influence d’une opinion politique positive.


IV


Demandons-nous, par exemple, si Wagner était conservateur.

Il déclare, il est vrai, dans l’Art et la Révolution, écrit qu’on a prétendu être de tendance révolutionnaire, que l’art avait été conservateur à l’époque de sa floraison et qu’il le redeviendrait, et, plus tard, il affirme que